17 août 2020

Chronique de Charles d'il y a qqs semaines : Masque, ou pas masque ?

 Loin de moi l'idée de plaisanter avec un sujet aussi sérieux, mais je m'interroge beaucoup. Si je n'y prends pas garde, ça risque même de m'empêcher de dormir. D'autant que Brigitte, qui a toujours raison, est d'un avis contraire au mien (et elle a souvent raison, même quand elle a tort !). 

La question est délicate, mais apparemment pas tranchée. Entre ceux qui prétendent qu'il faut se protéger en mettant un masque, quel qu'il soit, c'est mieux que rien, et les autres, tout aussi péremptoires, qui préconisent des matériels plus normés et conseillent de les réserver aux plus exposés au motif qu'ils manquent en ce moment, il y a de quoi se perdre en conjectures. 
Tout ça me laisse un peu perplexe, un peu dubitatif, pas vraiment méfiant mais un peu circonspect quand même. 
Moi qui suis un peu (beaucoup ? Beaucoup trop?) simpliste, j'aurais tendance à simplifier et à ramener le problème à une question de dimension. C'est certainement plus compliqué en réalité, mais ça donne une vue d'ensemble. 
Pour les virus : A l'origine est apparu le terme de virus filtrant, à partir de la notion de l'existence d'un agent pathogène capable de traverser des filtres de porcelaine simple dont les pores sont généralement compris entre 0,1 et 0,3 micromètres (10-6m). Depuis, on a fait beaucoup de progrès, on sait déterminer la taille des virus. Celui qui nous intéresse ferait entre 120 et 160 nanomètres(10-9m), c'est dire s'il peut passer par ces pores aussi facilement que je ne le ferais sous les 300 et quelques mètres de la tour Bönickhausen. 
Pour les masques (soit-disant) filtrants : Pour ce que j'ai pu en trouver dans la littérature, ils sont définis par deux caractéristiques essentielles, leur taux de filtration des particules, et leur taux de fuite qui dépend beaucoup de la forme et de l'adaptation sur le visage (malheur aux barbus !). Pour la dimension des particules en question, on restera pudique sur la question, dès qu'on s'intéresse à leur granulométrie, ça devient très vite ardu. En résumé, avec les masques, il y a, d'une part, des fuites, et d'autre part, si on veut des « bons » filtres, les trous sont tellement petits qu'on n'arrive plus à respirer. C'est tellement vrai qu'aux masques un peu sérieux on ajoute des valves pour diminuer le travail ventilatoire et l'inconfort qu'il génère. Une des vraies solutions serait le masque à adjonction d'air, mais là, on entre dans un autre monde, que j'ai un peu étudié, aussi bien avec les dispositifs autonomes que non autonomes 
Ma vie professionnelle m'a conduit, avec la silice, l'amiante et tant d'autres nuisances respiratoires à me pencher sur cette question des masques. Mais il y a aujourd'hui énormément d'avis autorisés sur la question. Il faut dire que l'information ne manque pas. On avait ces temps derniers des dispensateurs d'information médicale qui faisaient bien leur boulot, pas toujours facile de « vulgariser » en restant intéressant, de rappeler les notions élémentaires sans lasser. Ils sont encore là, mais aujourd'hui, ils semblent supplantés. On ne peut plus ouvrir une chaine de télé sans tomber sur un professeur de médecine, un urgentiste ou un réanimateur, il y en même qui cumulent. Je ne m'étais pas rendu compte qu'il y en avait autant, pourtant ce sont des grades qu'il n'est pas si facile d'obtenir. Sur le lot, il y en a qui paraissent plus sérieux que d'autres dans le discours ; pour l'habitus c'est autre chose. [Je ne me moque pas, je ne veux même pas donner l'impression de le faire, ils font un boulot remarquable, en s'exposant, je regrette même de n'y avoir plus ma part, ce n'est pas faute d'avoir essayé]. 
L'information dispensée par nos dirigeants politiques est également à géométrie variable, 
c'est le moins qu'on puisse en dire. A une époque, il n'y avait pas de masques, pas assez, il n'étaient utiles que pour les soignants (et encore pas tous), maintenant qu'il y en un un peu plus on élargit les indications. Voilà-t il pas que l'Académie de Médecine elle même s'en mêle ! Des masques pour tout le monde, et on n'en parle plus. L'OMS semble d'accord aussi... Bref, retour à la case départ, si ça ne fait pas de bien, ça ne peut pas faire de mal, mais surtout conservez les gestes barrières. Ça au moins c'est du sûr pour tout le monde, ce n'est pas prêt de bouger 
Et je vois arriver (le bout du tunnel?) la période critique d'un déconfinement où le masque sera obligatoire pour tous. Après tout, pourquoi pas, ce n'est pas du cynisme, c'est de la sinisation. On va tous porter un masque, comme les chinois, et pour un moment ! On s'y habituera, on ne se posera plus la question, comme pour la ceinture de sécurité en voiture. La seule réflexion que je me permets sur ce sujet sensible, c'est de savoir comment on va pouvoir porter en permanence un masque (puisque ce sera obligatoire) et en même temps répondre à l'exigence réglementaire de ne pas avoir le visage couvert dans l'espace public. Il y a des femmes voilées que ça va faire rigoler (sous le masque).

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