Tout ça est venu d'un malentendu :
On m'avait bien vanté la Géorgie, j'avais compris Ray-Charles et « Georgia on my mind », gros succès de 1960, et surtout comme un poing levé dans la lutte pour les droits civiques (des noirs) et contre la ségrégation. Il y avait eu aussi les Beatles en 1968 avec « Back in the USSR », j'aurais dû me méfier, mais là rien à voir avec les USA, le voyage concernait la Géorgie de Staline. Indépendante certes, rien à voir avec la Russie, tu peux y aller sans crainte, mais si tu réfléchis un peu, l'Ukraine aussi était indépendante il n'y a pas si longtemps. Tu peux y aller sans problème, disaient nos instances diplomatiques, avec quelques réserves toutefois, mais je ne le sentais quand même pas bien, ce pays coincé entre la Turquie et le grand frère russe, l'avion qui doit nous y emmener survolera la mer noire, à portée de missile mal intentionné ou défectueux. Bref un pays où, semble t'il, tu ne vas pas sans y être obligé... J'avais signé, il allait falloir boire le calice jusqu'à la lie.