J’avais eu l’occasion de séjourner en Corse, ce devait être en 95, il y a trente ans. C’était à Calvi, un hébergement privilégié dans la citadelle même, avec des hôtes adorables, charmants, corses à n’en plus pouvoir, avec lesquels j’ai entretenu des discussions vives et passionnées (on n’en est jamais venus aux mains), à propos de l’exception corse. En gros, je te résume, on dirait du Coluche, tous les français sont égaux, mais les corses sont un peu plus égaux que les autres. Il y a de bonnes raison à ça, la Corse est incontestablement une belle île, mais c’est une île, tout ou presque provient du continent, c’est plus cher, il faut bien compenser ce handicap par des subventions ou des aménagements (il n’y avait pas de vignette auto pour les corses, je crois bien que le tabac y était moins cher, sans compter tout ce que j’ai oublié). J’étais fonctionnaire à l’époque (personne n’est parfait), attentif aux classements et autres péréquations qui régulaient ma carrière, ce qui m’a choqué le plus chez mon hôte, c’est qu’il admettait facilement l’idée qu’un instituteur corse puisse être titularisé à Lille sans problème, mais qu’un instituteur lillois promu en Corse serait une incongruité. Dans le même ordre d’idées, assis, une coupe à la main sur une terrasse surplombant la place d’armes (hébergement privilégié je vous dis !), j’ai pu assister à l’époque, à un concert donné là par I Muvrini où le chanteur du groupe présentait chaque morceau d’un long préambule en corse suivi d’une petite phrase de quelques secondes en français, alors que l’auditoire d’estivants était manifestement et majoritairement francophone. Notre hôte avait finalement admis que c’était un peu discourtois, mais il excipait de l’intérêt de la défense de l’identité corse...
Je n’irai pas jusqu’à dire que j’y allais cette fois-ci avec des pieds de plomb, mais j’étais au moins sur la réserve. Je n’ai pas été déçu. Si tu veux du dépaysement sans les heures d’avion, la Corse est une bonne destination. J’ai un peu voyagé, pas autant que les gens des classes d’âge qui m’ont suivi, mais de par le monde, au Pérou, en Chine, en Iran, pratiquement on ne m’a jamais refusé ma carte bancaire, en Corse si ! Tu es tout surpris de n’avoir pas eu besoin de ton passeport, la carte d’identité suffit. Si tu paies en liquide c’est mieux, on t’explique avec aplomb et sans rire que c’est plus rapide. Mais tu sens bien que tu es d’ailleurs, que tu es un pinzutu comme ils disent, français c’est bien, corse c’est mieux, c’est juste le cran au dessus. Une fois que tu as intégré, accepté avec indulgence cet énorme complexe de supériorité, la vie te paraît plus facile, tu as tout le temps de t’imprégner de l’âme corse, d’apprécier sa diversité, sa complexité. Les lois de la république, ils sont d’accord, mais il y faudrait quelque adaptations pour tenir compte des réalités du terrain îlien. Paris, c’est loin... J’ai déjà rencontré cet état d’esprit notamment en Provence, où le stationnement semi-mensuel alterné réglementaire est parfois remplacé par le stationnement « du coté de l’ombre », et la loi ne s’applique alors qu’aux touristes. Mais ici, c’est exacerbé, j’ai choqué un autochtone en voulant lui expliquer que cet état d’esprit (se vouloir au dessus de la loi française, et l’adapter en fonction de ses desiderata insulaires) pouvait se comparer, dans la démarche, à ce qu’on reproche précisément à la dérive islamique. Mais je n’ai pas trop insisté, on sait l’indigène fier et ombrageux, prompt à la réponse explosive (association d’ammonitrates et de gaz butane dans un passé pas si lointain).
Mais trêve de ces considérations à peine politiques comme dirait un de mes amis néerlandais, on était en vacances, parlons plutôt de notre voyage. On n’est pas partis de Wambrechies que se pose le délicat problème du stationnement interdit au centre ville à la Pentecôte, vite réglé certes lors de la réunion de préparation, mais dérangeant nos habitudes, notre train-train. Réveil aux primes aurores pour ceux qui ont préféré se coucher, vol court, beau temps, arrivée vers 9 h avec bracelets jaunes, puis verts à midi, chambres disponibles à 15 h. L’animation est un peu envahissante, la sono aussi. Chaleur, énervement, bruit, impatience... Chambre enfin disponible et sieste bienvenue. Plus tard, au bar, saleté de piaf qui me chie dessus, lunettes, chemise, heureusement il a loupé mon verre, je ne suis pas parano, mais je pense que c’est ce qu’il visait, ça m’apprendra me mettre à l’ombre à l’abri des arbres. On nous a vanté le coucher de soleil, inoubliable, incomparable, plus beau que partout ailleurs (on est en Corse) parce qu’en toile de fond, il y a la baie d’Ajaccio et les îles sanguinaires. La réalité astronomique est qu’en cette période de l’année le soleil ne se couche pas sur les Sanguinaires du moins pas depuis notre hôtel, c’est derrière la montagne, tu ne risques pas prendre le cliché du siècle et de le proposer pour la une de Paris-Match. Coucher de soleil un peu loupé donc, et brumeux par surcroît, la prochaine fois tu te méfieras des publicités mensongères. En résumé c’est beau, mais pas tout le temps, faut choisir ton créneau.
Je ne te fais pas le programme au détail ni dans l’ordre (où serait la poésie ?), juste un salmigondis, un pêle-mêle, comme qui dirait un mesclun, ce sont bien des salades que je te raconte, bref, pas le programme du voyagiste, juste des images...
Ajaccio, le musée Fesch, la vieille ville, le cours Napoléon, la place du diamant en travaux, sans sa statue, la cathédrale, la maison natale du grand homme, la fontaine sans eau et les 4 lions, la route des Sanguinaires avec la maison de Tino Rossi, le cimetière marin juste à coté, avec caveaux à étages, les aiguilles sublimes et merveilleuses, plus beau tu ne sais pas faire, le restaurant d’altitude un peu cantine, le porte-feuille d’Albert, la route de Porto, le bateau vers Girolata, sa plage avec les vaches et les bouses en conséquence, les calanches de Piana, la réserve naturelle, des rochers en forme de chien, d’éléphant, de raton laveur, j’ai même vu des rochers en forme de rocher, c’est te dire, Bonifacio et sa citadelle sur sa falaise, Carghèse et ses deux églises face à face non-stop (ça veut dire qu’on ne s’est pas arrêtés), le petit train de la châtaigneraie, son bonimenteur et ses cochons, les tours gênoises, rondes ou carrées (à ne pas confondre les tours de défense d’avec les tours de guet, celles qui font le tour de Corse en moins de trois heures) et puis le Cap Corse, la villa (le palais aux volets bleus) de Valentine la fille de Gustave Eiffel, la carrière d’amiante désaffectée de Canari, les maisons d’Américains, Erba Longa, Notre Dame de la vaseline, Ponte-Lecchia nœud ferroviaire important (en 95, à l’arrivée du train à voie métrique, je me souviens qu’il avait fallu réveiller le chef de gare pour pouvoir repartir vers le sud), la chapelle pisane Saint Michel de Murato avec sa boutique de vente de tickets d’entrée (à Notre Dame, c’est gratos, ici en Corse, ils ont réussi à faire payer !). Calvi sa citadelle et sa proto-cathédrale (ne me demande pas, je ne suis pas spécialiste en droit canon même si j’ai fait mon service dans l’artillerie, je crois que c’est une cathédrale par intérim), l’île rousse avec ses maisons de célébrités, c’est un peu Saint Trop au petit pied, et puis le village perché avec vue imprenable et brume de chaleur comprises, puis le restaurant et sa nuée de milans aux qualités vélivoles impressionnantes, et surtout leurs piqués extraordinaires suivis d’une ressource spectaculaire.
Ajaccio, le musée Fesch, la vieille ville, le cours Napoléon, la place du diamant en travaux, sans sa statue, la cathédrale, la maison natale du grand homme, la fontaine sans eau et les 4 lions, la route des Sanguinaires avec la maison de Tino Rossi, le cimetière marin juste à coté, avec caveaux à étages, les aiguilles sublimes et merveilleuses, plus beau tu ne sais pas faire, le restaurant d’altitude un peu cantine, le porte-feuille d’Albert, la route de Porto, le bateau vers Girolata, sa plage avec les vaches et les bouses en conséquence, les calanches de Piana, la réserve naturelle, des rochers en forme de chien, d’éléphant, de raton laveur, j’ai même vu des rochers en forme de rocher, c’est te dire, Bonifacio et sa citadelle sur sa falaise, Carghèse et ses deux églises face à face non-stop (ça veut dire qu’on ne s’est pas arrêtés), le petit train de la châtaigneraie, son bonimenteur et ses cochons, les tours gênoises, rondes ou carrées (à ne pas confondre les tours de défense d’avec les tours de guet, celles qui font le tour de Corse en moins de trois heures) et puis le Cap Corse, la villa (le palais aux volets bleus) de Valentine la fille de Gustave Eiffel, la carrière d’amiante désaffectée de Canari, les maisons d’Américains, Erba Longa, Notre Dame de la vaseline, Ponte-Lecchia nœud ferroviaire important (en 95, à l’arrivée du train à voie métrique, je me souviens qu’il avait fallu réveiller le chef de gare pour pouvoir repartir vers le sud), la chapelle pisane Saint Michel de Murato avec sa boutique de vente de tickets d’entrée (à Notre Dame, c’est gratos, ici en Corse, ils ont réussi à faire payer !). Calvi sa citadelle et sa proto-cathédrale (ne me demande pas, je ne suis pas spécialiste en droit canon même si j’ai fait mon service dans l’artillerie, je crois que c’est une cathédrale par intérim), l’île rousse avec ses maisons de célébrités, c’est un peu Saint Trop au petit pied, et puis le village perché avec vue imprenable et brume de chaleur comprises, puis le restaurant et sa nuée de milans aux qualités vélivoles impressionnantes, et surtout leurs piqués extraordinaires suivis d’une ressource spectaculaire.
Et puis, tant qu’à faire, sans en arriver à une exhaustivité trop méticuleuse, je ne peux pas m’empêcher, c’est de plus en plus la mode, d’en arriver à ce que certains évaluateurs considèrent comme le fin du fin : l’enquête de satisfaction. Je vais juste donner mon ressenti, pour ce qu’il vaut :
Les guides :
On en a eu plusieurs, un tout jeune tout feu tout flamme, fringant et diplômé, randonneur accompli, fan du GR 20, pas de chance on voulait juste se promener, on l’a un peu déçu. Il a quand même réussi à nous proposer un retour au car à pieds, après nous avoir épargné la montée au restaurant aux îles sanguinaires. Il nous a proposé au détour d’un virage, un châtaigner millénaire (sans vraiment garantie d’âge, mais on était tout prêts à le croire), un pont gênois vu du car, un autre pas tout à fait en bon état au bout d’un chemin presqu’impraticable, mais on ne lui en veut pas vraiment.
On en a eu plusieurs, un tout jeune tout feu tout flamme, fringant et diplômé, randonneur accompli, fan du GR 20, pas de chance on voulait juste se promener, on l’a un peu déçu. Il a quand même réussi à nous proposer un retour au car à pieds, après nous avoir épargné la montée au restaurant aux îles sanguinaires. Il nous a proposé au détour d’un virage, un châtaigner millénaire (sans vraiment garantie d’âge, mais on était tout prêts à le croire), un pont gênois vu du car, un autre pas tout à fait en bon état au bout d’un chemin presqu’impraticable, mais on ne lui en veut pas vraiment.
Lui a succédé une autre guide recrutée en catastrophe après le désistement inopiné du premier, à la volée, qui a réussi à cornaquer deux groupes en même temps, c’est une rareté, c’est la première fois que je voyais un guide faire du multiplexage, en gros s’occuper de deux groupes en même temps en les envoyant dans deux directions différentes, ce qui démontre une maestria, un savoir faire époustouflant, mais avec un résultat pas toujours à la hauteur (au cirque, le jongleur laisse parfois tomber ses boules, ça n’est pas trop grave, le numéro est raté, c’est plus embêtant quand c’est le dompteur avec ses lions...). Résultat, un peu de confusion et d’énervement au moment de prendre le petit train, c’était à Corte crois-je me rappeler. Elle avait comme particularité une voix de fumeuse, le verbe haut (pour un guide, ce n’est pas plus mal), et un tempérament un peu vif (autrement dit la moutarde lui montait facilement au nez)
Un autre nous a guidés adroitement et savamment dans Bonifacio, on sentait le vieux briscard, blanchi sous le harnais (si tu n’a pas peur des expressions toutes faites), un peu blasé, revenu de tout, le boulot était fait, mais il avait, comme on dit, perdu le feu sacré. Ou alors, c’était un air de nonchalance qu’il se donnait, dans ce cas, c’était rudement bien fait.
Un autre encore dans Bastia où il connaissait apparemment beaucoup de monde, et notamment un producteur de charcuteries corses (il faut croire qu’ils n’arrivent pas à les écouler, ils les proposent à tous les coins de rue, à des prix pharamineux : le cochon noir élevé à la châtaigne et aux glands a beau être une viande rare et précieuse, ça n’est jamais que du cochon. Quand tu vois les prix, tu penses que tu es au marché du diamant à Anvers). On a eu le temps d’aller boire un coup, le temps de cette énième dégustation. Ce guide bastiais connaissait même des chanteurs polyphoniques qui se sont réunis à trois pour nous faire croire qu’ils étaient quatre (je te simplifie pour faire court, les lois de l’acoustique physiologique appliquées à la polyphonie, de toute façon, tu t’en fous), la voix de l’ange je ne l’ai pas entendue, probablement parce que je suis un béotien, et peut-être un peu dur d’oreille.
Les autocars :
Le car qui nous a pris au départ de Wambrechies était conduit tout en douceur, un peu comme au ralenti. On n’allait pas bien loin, heureusement. Les autres ont été nombreux, 3 ou 4, je ne sais plus, c’étaient peut-être des cars grand tourisme, en tout cas, ce n’étaient pas des cars pour grands touristes, j’ai eu du mal à coincer mes genoux convenablement. Les plus confortables ont été le car qui nous a conduits de l’hôtel à l’aéroport sur la route du retour, et le blabla-car qui disposait, luxe incommensurable et inconnu durant tout le séjour, de toilettes, dommage le trajet était court, on n’a pas eu envie, et puis, en douze jours, on avait pris l’habitude de se retenir.
Le car qui nous a pris au départ de Wambrechies était conduit tout en douceur, un peu comme au ralenti. On n’allait pas bien loin, heureusement. Les autres ont été nombreux, 3 ou 4, je ne sais plus, c’étaient peut-être des cars grand tourisme, en tout cas, ce n’étaient pas des cars pour grands touristes, j’ai eu du mal à coincer mes genoux convenablement. Les plus confortables ont été le car qui nous a conduits de l’hôtel à l’aéroport sur la route du retour, et le blabla-car qui disposait, luxe incommensurable et inconnu durant tout le séjour, de toilettes, dommage le trajet était court, on n’a pas eu envie, et puis, en douze jours, on avait pris l’habitude de se retenir.
D’un autre côté, quand tu vois les routes corses, tu te dis que plus le car est petit, plus tu as de chance de passer. On en a même eu un qui a fait un bout de trajet en marche arrière sans difficulté semble-t’il. On en a eu un autre dont l’essieu directionnel s’est bloqué un moment, mais je n’étais pas inquiet,
d’une part parce que je ne savais pas ce qu’est un essieu directionnel, et d’autre part le chauffeur avait à disposition tout un arsenal d’huiles essentielles qu’il proposait à tout va aux passagers, gracieusement va sans dire, avec beaucoup de conviction, pour toute une série de pathologies. J’ai beaucoup appris à son écoute. Nul doute qu’il saurait débloquer un essieu directionnel. Ce qu’il a fait en définitive.
d’une part parce que je ne savais pas ce qu’est un essieu directionnel, et d’autre part le chauffeur avait à disposition tout un arsenal d’huiles essentielles qu’il proposait à tout va aux passagers, gracieusement va sans dire, avec beaucoup de conviction, pour toute une série de pathologies. J’ai beaucoup appris à son écoute. Nul doute qu’il saurait débloquer un essieu directionnel. Ce qu’il a fait en définitive.
Un de nos autres chauffeurs était un ex-légionnaire, sergent-chef mais gentil quand même, nous a même régalés de chants guerriers (on n’a pas eu le traditionnel Boudin, c’était trop tarte à la crème apparemment !) et de blagues corses, racontées aussi adroitement qu’il conduisait.
Les hôtels :
Les hébergements ont été tout à fait satisfaisants, les repas très convenables, mais quand ils n’étaient pas en self-service, ils traînaient un peu en longueur. On s’en foutait, on avait le temps...
Les hébergements ont été tout à fait satisfaisants, les repas très convenables, mais quand ils n’étaient pas en self-service, ils traînaient un peu en longueur. On s’en foutait, on avait le temps...
J’ai un peu moins aimé la prise en charge bloc-bloc, comme on dit dans l’aviation. Je veux bien tenir compte des nécessités logistiques hôtelières, mais j’aurais aimé un peu plus de cocooning de la part du voyagiste, après tout, je suis un être délicat et sensible sous une écorce un peu rugueuse (mille excuses pour le franglais, mais je suis fatigué, je ne trouve pas mes mots, et puis si tu n’aimes pas, tu peux toujours sauter le paragraphe).
Le repas chez l’habitant a été un grand moment d’anthologie. Déjà pour y arriver, marche de 1,9 km avec un dénivelé de 100 m sous un soleil implacable. Le petit vieux qui nous expliquait son pays ne nous épargnait aucun détail, les pisans, les gênois, Pasquale Paoli. les chataigners, l’aire de battage, les abeilles. On avait le temps de reprendre son souffle. Là, des feuilles de fougère servaient à la fois de nappe, de set de table et d’assiette, on ne risquait pas de se blesser avec les couverts, ça ne m’a vraiment gêné que pour le fromage (pour les croûtes, s’il faut tout te dire). Question hygiène, c’est juste l’idée qu’on s’en fait, les cendres du mégot que notre restaurateur du jour portait aux lèvres tombaient facilement sur les braises du barbecue, sans altérer vraiment le goût de la viande flambée arrosée d’un alcool vraisemblablement hors taxe. On n’a pas été malades.
Bref, en résumé, j’ai apprécié de passer un joyeux moment en bonne compagnie, j’ai vu ou revu de jolies choses, j’ai trop mangé vraisemblablement, et aussi trop bu (mais là, je suis moins surpris, je suis coutumier du fait), poussé au vice en particulier par Jean-Ber qui m’a refilé son muscat, il se reconnaîtra là (Timeo Danaos et dona ferentes).
Le repas chez l’habitant a été un grand moment d’anthologie. Déjà pour y arriver, marche de 1,9 km avec un dénivelé de 100 m sous un soleil implacable. Le petit vieux qui nous expliquait son pays ne nous épargnait aucun détail, les pisans, les gênois, Pasquale Paoli. les chataigners, l’aire de battage, les abeilles. On avait le temps de reprendre son souffle. Là, des feuilles de fougère servaient à la fois de nappe, de set de table et d’assiette, on ne risquait pas de se blesser avec les couverts, ça ne m’a vraiment gêné que pour le fromage (pour les croûtes, s’il faut tout te dire). Question hygiène, c’est juste l’idée qu’on s’en fait, les cendres du mégot que notre restaurateur du jour portait aux lèvres tombaient facilement sur les braises du barbecue, sans altérer vraiment le goût de la viande flambée arrosée d’un alcool vraisemblablement hors taxe. On n’a pas été malades.
Bref, en résumé, j’ai apprécié de passer un joyeux moment en bonne compagnie, j’ai vu ou revu de jolies choses, j’ai trop mangé vraisemblablement, et aussi trop bu (mais là, je suis moins surpris, je suis coutumier du fait), poussé au vice en particulier par Jean-Ber qui m’a refilé son muscat, il se reconnaîtra là (Timeo Danaos et dona ferentes).
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