Suite à ma déclaration d'accident domestique du mois dernier, et en regard du nombre de lésions, de leur gravité et de leur localisation, vous m'avez demandé de préciser les circonstances du sinistre qui vous paraissent peu claires. Je vais donc vous expliquer succinctement ma mésaventure.
L'hiver dernier, j'avais constaté quelques infiltrations sur le plafond d'une chambre et également dans les combles de ma maison. L'inspection de la toiture m'a permis de déceler quelques tuiles fendues. Dès les premiers beaux jours j'ai décidé d'y remédier. Passé sur le toit par la lucarne, il se vérifie qu'il y a quelques tuiles à remplacer, un peu plus que je ne le pensais. Un peu plus de tuiles à changer, pas vraiment un problème, puisque le chantier nécessite surtout une poulie et son support solidement fixés un peu en surplomb au delà du rebord du toit, pour descendre les vieilles tuiles et monter les nouvelles. Je récupère donc les tuiles endommagées dans une caisse accrochée au droit de mon treuil improvisé, puis je redescend par la lucarne, de manière à descendre ce premier chargement. C'est là que les choses ont commencé à mal tourner.
Je tire la corde qui devrait faire riper ma caisse pleine pour la faire descendre. Elle est un peu plus lourde que je ne pensais, j'insiste, un peu plus fort, encore quelques tractions, ça y est ! Je n'avais pas pensé qu'elle était lourde à ce point-là, plus lourde que moi en fait. Mes pieds décollent du sol, mais je ne perd pas mon sang froid, je reste cramponné à la corde, je monte, la caisse descend, le mouvement s'accélère, à mi- chemin, la caisse me cogne à la tête, le sang m'aveugle, je suis un peu groggy, mais je suis toujours cramponné à ma corde. Arrivé là-haut, mes doigts sont coincés dans la poulie, fractures de deux doigts, la douleur est intense, mais je ne lâche pas la corde, probablement une crispation réflexe. Mais la caisse de son côté arrive brutalement au sol, le fond cède, elle se démantibule et éparpille son chargement. Plus légère, elle remonte, et moi, je redescends. Le croisement à mi-route avec les débris de la caisse m'occasionne une longue estafilade à la jambe, et je pense, sans pouvoir en être sûr que la fêlure de la rotule vient de ce choc. Je reçois au passage comme un uppercut à la mâchoire, mais je ne perds pas mon sang froid, et tiens toujours fermement la corde.
Je finis de tomber brutalement sur les tessons de tuiles, c'est ce qui explique ma fracture de la cheville. Entre la douleur à la tête, celle du genou, des doigts, de la cheville, je pense m'évanouir, je tombe comme un boxeur knock-down, assis sur les fragments de tuiles (d'où les points de suture au derrière). C'est à ce moment-là que j'ai perdu mon sang froid : j'ai lâché la corde, et ce qui restait de la caisse m'est retombé dessus, compliquant un peu plus mes blessures.
Voilà, Madame la Caisse Primaire, le résumé rapide de mon accident. Excusez ma mauvaise écriture, je suis alité, j'ai encore les doigts bandés, et je ne vois que d'un œil à cause des pansements.
1 commentaire:
Ce compte-rendu d'accident est vraiment désopilant.
Merci Charles !
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